Translate

lundi 13 août 2012

Pour mettre en perspective, un peu d'histoire

Bonjour,

De retour de vacances au pays du Web 1.0 (via BB à l'extérieur ou proche d'une fenêtre ouverte) ou même 0.0 lorsqu'il vente, l'idée d'une campagne 2.0 apparaît sous un autre angle,...

Pour ce premier blogue de campagne, un retour sur la relation entre sondages et vote lors des dernières élections québécoises permet de mettre les premiers sondages en perspective.

D'abord, 1998, 

En 1998, première campagne avec Jean Charest comme chef du PLQ, tous les sondages, sauf un Léger en début de campagne, avaient mis le PQ en avance sur le PLQ, de 1 à 6 points durant la dernière semaine de campagne. A cette époque, tous les sondeurs attribuaient 60% des discrets au PLQ, 30% au PQ et 10% à l'ADQ. Les élections s'étaient terminées avec une avance de un point du PLQ sur le PQ. Des recherches que j'ai faites avec André Blais avaient montré que la différence entre les sondages et le vote n'étaient pas vraisemblablement due à des changements de dernière minute mais plutôt à un cumul de biais dus à la non réponse et à l'échantillonnage, à des problèmes méthodologiques, donc.

En 2003,

Comme le montre le graphique suivant, ce n'est qu'à la mi-campagne, à peu près au moment du débat, que l'intention de vote pour les deux principaux partis s'est mise à évoluer de façon différenciée. À cette époque, j'avais attribué 50% des discrets au PLQ, 25% au PQ et 25% à l'ADQ. En faisant cette attribution, l'ADQ avait été légèrement sous-estimée par les sondages. De fait, d'autres analyses montrent que, en 2002-2003, plus il y avait de discrets dans les sondages, moins il y avait d'Adéquistes.


Plus intéressant encore, si on prend l'évolution de l'ensemble des sondages à partir du début février, on voit que les trois partis sont à égalité au début et qu'au moment du déclenchement de la campagne le 12 mars, le PLQ et le PQ sont virtuellement à égalité à 38%. Toutefois, on voit dans le deuxième graphique que, chez les francophones, le PQ  mène largement avec 45% des intentions de vote comparativement à 32% pour le PLQ, toujours en attribuant seulement 25% des discrets au PQ et 50% au PLQ. Les intentions de vote sont demeurées virtuellement inchangées pour ces 2 partis jusqu'à mi-campagne le 31 mars.
 

 
Cette élection semble s'être jouée à mi-campagne et possiblement suite au débat.

Mars 2007

Cette élection restera à l'histoire comme la première élection d'un gouvernement minoritaire depuis les années 20. Il est malheureusement difficile d'analyser les sondages de cette campagne puisqu'il y en a eu peu et aucun dans les 10 jours au milieu de la campagne. L'évolution est illustrée "grossièrement" par le graphique qui suit. Les sondages ont légèrement sousestimé l'ADQ, comme en 2003 et  l'analyse des discrets montre que plus il y a de discrets dans un sondage moins la proportion d'Adéquistes et de Libéraux est importante. Par ailleurs, au moment du déclenchement de la campagne, Dumont était considéré comme meilleur premier ministre par 33% des répondants, comparativement à 27% pour Charest et 22% pour Boisclair. Enfin, chez les francophones, dans le dernier CROP avant l'élection, le PLQ était à 24%, le PQ à 34% et l'ADQ à 32%.

 Décembre 2008, finalement

En décembre 2008, très peu de sondages, les médias étant sans doute épuisés financièrement après deux campagnes, fédérale et municipale. Peu de mouvement durant la campagne et une bonne estimation de l'intention de vote par les sondages, globalement. À cette élection, tous les sondeurs, et moi-même, étions revenus à une répartition proportionnelle des discrets. Dans les derniers sondages, le PQ se situait en moyenne à 28% chez les francophones, le PLQ à 36% et l'ADQ à 17%.

Et maintenant,...

La situation actuelle ressemble plus à celles de 2003 et 2007 qu'à celle de 2008. En 2003, l'évolution a amené un gouvernement libéral majoritaire, en 2007 un gouvernement libéral minoritaire. Les campagnes se suivent mais ne se ressemblent pas nécessairement. Les 3 derniers sondages donnent une même lecture de la situation pour le PLQ et le PQ: ils sont à égalité. Les trois donnent un peu plus de points au PQ mais, il faut se rappeler qui si on faisait la répartition des discrets comme en 2003 ou en 2007, c'est le PLQ qui aurait quelques points de plus. Il existe une différence entre les trois sondages pour ce qui est de la région de Québec. Les sondages Forum et CROP mettent le PLQ et  la CAQ à égalité alors que Léger met la CAQ nettement en avance sur le PLQ. Les trois mettent le PQ 3ème, à 23% en moyenne. Nous devons attendre les prochains sondages  pour confirmer ou infirmer ces estimations. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les échantillons peuvent être biaisés par le fait que nombre de personnes sont encore en vacances.

Le PQ majoritaire? Attention aux titres de journaux, d'autant plus que mes dernières recherches montrent que, dans une situation propice au vote stratégique, les sondages sont susceptibles d'influencer les électeurs.

Au plaisir

1 commentaire:

  1. "dans une situation propice au vote stratégique, les sondages sont susceptibles d'influencer les électeurs."
    C'est exactement cela. Je voudrais voter CAQ mais ma décision sera prise sur la probabilité (déterminée par les derniers sondages dans le comté de Laporte) que le candidat autre que le PQ puisse gagner. Autrement dit, il se peut for bien que je finisse voter PLQ en me bouchant le nez.
    Quelle misère.
    Serge Gracovetsky
    gracovetsky@videotron.ca

    RépondreEffacer